Terreneuve et Labrador
Saint-Jean, Terre-Neuve, où tout a commencé. La vue au sommet de Signal Hill est à couper le souffle. La borne kilométrique située toute au fond du stationnement démontre que notre point de départ est à des milliers de kilomètres de toute partie du monde. Vous remarquerez que Vancouver n'est qu'à 5034 km de Signal Hill à vol d'oiseau, mais lorsqu'on prend la Transcanadienne, elle est à près de 7500 km. Je me demande dans quel pays Polhu se trouve - et vous, le savez-vous? Carol
Protéger nos frontières avec des canons tournés vers la mer évoque un temps lointain. Ils interpellaient d'immenses vaisseaux voilés qui fendaient les lames de la mer avec, à leur bord, chevaux et uniformes colorés. Ayant vécu pendant plusieurs années près du port en Nouvelle-Écosse, je sais aussi qu'ils étaient prêts à affronter les sous-marins ennemis le cas échéant. Mon mari et moi avons parcouru ces endroits historiques, effleurant ces canons et nous demandant quelles histoires ils pourraient raconter. J'ai vécu un an à Terre-Neuve, loin de mon mari, pour terminer mes études en éducation, et Signal Hills avec ses canons faisait partie de mes sorties préférées les fins de semaine. Ces canons me rappellent mon mari et ces délicieuses escapades. Alison
J'adore ces rochers surplombés de ces arbres délimitant la route. De loin, ils peuvent paraitre immenses alors qu'en fait, ces arbres ne font que douze pieds de haut. Je suis toujours étonnée de voir la prédominance des couleurs secondaires dans cette nature si vivide. Vous ne serez donc pas surpris de retrouver l’orange et le violet dans les rochers ainsi que le vert foncé dans les arbres. Ces couleurs ravivent mon imagination. Carol
Je me suis intéressée ici aux espaces entre les branches qui m'ont posé de beaux défis. Je doutais d’être capable de créer du volume avec le vide laissé par les boutures. Je suppose que c'est d'abord pour relever ce défi technique que je me suis attaquée à cette pièce, mais aussi pour rendre hommage à une nature éteinte. J'ai un souvenir très clair de moi, petite, en train d'enlever les feuilles recouvrant les marches de l'escalier extérieur et de m'être arrêtée à une toute petite feuille rouge qui me tenait tête sur l'avant-dernière marche pour lui dire: «Qui se souviendra de toi?» Je lui ai fait une promesse: «Moi, je me souviendrai!» C'est exactement ce que je ressens envers ces arbres dénudés. Alison
Nous nous sommes arrêtés à la rivière Gambo sous une pluie fine. En fait, durant un bref moment, nous avons profité d'une accalmie en admirant cette vallée à demi-enveloppée dans un brouillard. J'adore la sensation chimérique et brumeuse de cette toile, avec cette rivière serpentant à travers les rochers et les marais. Carol
La subtile combinaison de couleurs de ce lieu à la douce atmosphère brumeuse a attiré mon attention. J'ai particulièrement aimé ce qu'offraient le premier plan, le second plan ainsi que l'arrière-plan de la scène, mais dès le départ, j'ai su que je mettrais l'accent sur l'avant-plan. Je suis convaincue que tous ceux qui voyagent sur cette route sont sensibles à sa beauté. Alison
La beauté d'Exploits River, juste à l'ouest de Grand Falls-Windsor, m'a complètement séduite. Depuis mon point d'observation, en bordure de la route, les îles de la rivière se fondaient entre elles pour former une palette de couleurs éclatantes, bien sûr, il ne me restait qu'à peindre. J'aime bien comment la brume recouvrant les collines de l'autre côté de la rivière apparait douce et veloutée comme on la retrouve dans les peintures de Lauren Harris. Les verts des îles et des collines contrastent puissamment avec les bleu argent du ciel et de la rivière. Endroit captivant s'il en est un, un lieu à voir et à revoir. Carol
À Grand Falls-Windsor, j'ai bien aimé le fait que la cime des arbres encadrait cette vue magnifique. Lors de la création de la toile, j'étais préoccupée par le fait que le point focal était dans la moitié supérieure de la toile. La difficulté était de peindre la ligne des arbres directement devant moi de telle sorte que le point focal ne disparaisse pas, sans pour autant élimer complètement cette ligne. Les formes inusitées des pointes des arbres s'étirant vers le ciel ont vraiment été la cerise sur le gâteau. Alison
À cet arrêt sur l'autoroute, un petit ruisseau agrémenté d'un pont s'offrait à moi. Dès qu'il y a des rochers, je sens monter en moi une certaine zénitude. Je ressens une paix et une sérénité dès que j'arrête mon regard sur des petits rochers sur les bords d'un ruisseau ou d'un lac. Les magnifiques teintes, tons et nuances de gris, de bleus et de bruns à l'intérieur de cet ouvrage le rendent attrayant à regarder. Les couleurs se transforment et glissent doucement dans la lumière et les conditions climatiques du moment, faisant écho à nos pensées et à nos rêves au fur et à mesure qu'ils passent. J'aime bien aussi l'idée qu'on puisse retrouver ces rochers un peu partout. Carol
Eh bien, dès que j'ai rencontré Dave, j'ai su ce que j'allais peindre. Le cancer du sein a affligé ma famille - pas moi -, mais je me devais de peindre cette scène. Un bravo tout spécial à Dave pour avoir trouvé le courage de pédaler le Canada pour sensibiliser la population et ramasser des dons pour vaincre le cancer. L'idée de vouloir transformer la Transcanadienne en ligne rose, voire en ruban rose, est venue après son désir de créer un événement pour cette campagne de financement. Je dois admettre que ce fut un honneur pour moi que de peindre ce modèle. Alison
Cet endroit est situé entre Corner Brook et Stephenville, là où la route ondule dans la haute vallée jusqu'à la côte. On y retrouve une multitude de collines et de crêtes et je me demande souvent ce qui se cache de l'autre côté de ces collines. J'aime pressentir les choses. C'est un excellent vecteur d'imagination pour une rêveuse comme moi, toujours à la découverte de ce qui se trouve passé la colline, sur l'autre versant. Carol
Les teintes vert olive des arbres à travers les provinces de l'Atlantique étaient devenues une chaleureuse couverture de laine enveloppant tout sur notre passage. Ici, les bleus des collines au loin et le rougeâtre au premier plan ont bouleversé mon sens des couleurs tout comme la ligne de clôture impassible contre la douceur de cette nature. Alison
Le jour où nous avons visité le kilomètre 900, près de Wreck House dans l'Ouest terre-neuvien, le vent battait à tout rompre, comme seul celui de Terre-Neuve peut le faire. Les nuages bas couvraient complètement les sommets des collines qui séparaient la côte de l'intérieur. Du côté de l'autoroute dans une sorte de tranchée, à l'ouest des collines, le soleil brillait et réchauffait tout sur son passage. Au sud et à l'est de cette tranchée, Terre-Neuve semblait enveloppée par un brouillard, une pluie et un froid mordant. J'ai rarement été témoin d'une cassure climatique si prononcée devant une crête, à l'exception bien sûr, des sommets élevés du reste du pays. Toute l'humidité transportée par le vent s'accumulait derrière les collines et ne pouvait franchir les sommets pour venir nous rejoindre. Alors que nous rejoignions Port aux Basques, nous nous sommes retrouvées pris dans un bouchon de circulation qui doucement s'est fait avaler dans un brouillard épais. Carol
L'humeur changeante des nuages enveloppant les collines me captivait, tout comme les faibles rayons de soleil qui tentaient de percer ce mur de brume, créant par moment un jeu de cache-cache avec les montagnes. Alison