Alberta
L'explosion du jaune éclatant des champs de canola a supplanté les anciens souvenirs de ma première traversée des prairies. En fait, tout ce dont je me souvenais réellement était des acres et des acres de champs de blé d'un horizon à l'autre. Aujourd'hui, d'immenses bandes de champs de canola entrecoupent ce paysage plat de boutons jaunes éblouissants bien campés sur un vibrant feuillage jaune-vert. De toute cette scène émanent la fraicheur de couleurs et la promesse d'une croissance et d'un renouveau; c'est époustouflant, rassurant et inspirant tout à la fois. Le manège, la clôture ainsi que le poteau électrique, gages d'une certaine civilisation avoisinante, sont dans l'oeil d'un peintre autant de sujets intéressants à peindre lorsque mis en opposition des champs de canola sans fin. Carol
En m’arrêtant sur le bord de la route, j'ai été charmée par un train arrêté sur la voie bordée d'un champ couleur blé de l’autre côté, voilà ce que je peindrais. En sortant de la voiture, j'ai descendu une colline embroussaillée pour trouver l'angle parfait. Mes pas m'ont menée vers l'unique arbre dans les environs. Je me suis penchée pour obtenir l'angle de la photo et «swoop», j'ai entendu ce son bien précis d'une descente en piqué au-dessus de ma tête! J'ai levé les yeux et ai aperçu cet immense oiseau fendre l'air dans le ciel. Je n'en croyais pas mes yeux! Je l'ai observé quelques minutes planer au-dessus de moi, et «swoop», il s'est dirigé directement sur moi et cette fois, par-devant plutôt que par-derrière. Comme je ne comprenais pas le message, j'ai essayé, encore une fois, de prendre une autre photo, et là, pour une troisième fois, il m'a attaquée. C'était terminé pour moi! J'ai couru jusqu'à la voiture laissant Carol sans défense. Je crois que j'étais allée un peu trop près du nid. Nul besoin de dire que JE DEVAIS peindre cette Buse de Swainson! Alison
Cette toile juxtapose le déclin et le renouveau d'un paysage doré d'été où l'herbe mûrie joue avec ses teintes. La clôture et la barrière en déclin créent une entrave entre l'autoroute et ses voyageurs et le chemin de terre menant aux quatre mystérieuses tours s'élevant vers le vaste ciel bleu. J'aime bien l'ambiguïté qui règne dans cette image. Carol
Des bandelettes de plastique orange néon flottant au mât d'un panneau de signalisation, seul indice de la présence de l'homme dans cette vaste étendue de terre, ont particulièrement attiré mon attention. Le contraste créé entre l’orange éclatant, le bleu du ciel, les tons neutres de vert et les jaunes blé était pur ravissement pour les yeux. Ces petites courroies dansaient sous la brise chaude de l'après-midi, ce qui ajoutait au charme de la scène. J'ai collé une carte typographique sur ma toile pour donner une certaine texture à l'herbe et ai déposé des taches de couleurs par-dessus. La chaussée devant et derrière le panneau indiquant le sens unique a été faite à partir d'un sac papier; en apposant également ce sac sur l'herbe, on peut apercevoir la carte en dessous. J'aimais l'idée du panneau «sens unique» placé dans un décor démesuré sans aucune autre information disponible. Alison
Après avoir voyagé à travers les grands espaces des prairies, notre arrivée à Calgary nous a quelque peu angoissées, j'étais heureuse que ce soit Carol qui conduisait et pas moi. Notre arrêt se trouvait du côté ouest de la ville, presque à la limite de la ville. J'ai été frappée de constater combien le contraste était flagrant entre l'immensité des paysages bucoliques et celui du béton gris et froid, entre les routes larges et désertes et celles qui nous offraient des bouchons de circulation. À Régina, notre arrêt s'était retrouvé devant une Banque Scotia et ici, eh bien, c'était la même chose. Les lignes droites de cette architecture et les couleurs s'opposant au bleu du ciel ont attisé mon amour du détail. Alison
Un garçon est assis sur sa bicyclette attendant que le feu change au vert pour poursuivre son chemin vers l'école. Cette scène aurait pu se retrouver sur n'importe quel coin de rue de n'importe quelle ville, mais c'est arrivé au coin de la 16e avenue nord-est, qui est en fait, la Transcanadienne, et la 68e rue nord-est. Ce qui m'a frappée, c'est le manque de couleurs que cette scène révélait. Toutes les voitures, à l'exception d'une au jaune étincelant, étaient soit blanches, soit noires, soit grises. Le pavé était gris tout comme les rebords des trottoirs à l'intersection. J'aime le fait que le regard se promène sur les accents de couleurs, de l'autobus scolaire au jaune de la voiture, au réflecteur arrière du vélo. Carol
Cet arrêt, à l'entrée du Parc national de Banff, se situe tout juste après le deuxième pont animalier surplombant la Transcanadienne. Alison a choisi de peindre ce pont alors que moi, j'ai dirigé mon regard vers l'emblématique Castle Mountain et son sommet Helena Peak facilement reconnaissable parmi tous les sommets pour qui a déjà traversé la route entre Banff et Jasper. Les verts chauds de la forêt en avant-plan cèdent leur place aux bleus vifs des collines lointaines et du bleu encore plus vif du ciel qui encadre de tons orange ces montagnes majestueuses. Carol
Les ponts animaliers sont de formidables réalisations architecturales. Nous, les usagers de la route, sommes les visiteurs du parc qui espèrent apercevoir un ours, un élan ou un quelconque animal non loin de la route. Ces structures permettent aux habitants de ce parc nature de traverser la route en toute sécurité. Aussi beaux à regarder que fonctionnels, ces viaducs créés par les hommes s'intègrent parfaitement avec la nature environnante. Alison
Ces bâtiments qui gardent l'entrée de nos parcs nationaux ont toujours su gagner mon respect. La première fois que je les ai vus , je n'étais qu'une enfant et c'était sur le chemin pour nous rendre au camp au parc Algonquin. Aujourd'hui, ma famille doit emprunter des barrières identiques lorsque nous visitons le parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton. Ce site précis pour notre projet m'a enchantée puisque je pouvais enfin rendre hommage à quelque chose que j'admire. Comme c'était la dernière peinture de ma série, j'ai décidé d'aborder cette oeuvre de manière légèrement différente dans un style très illustré. C'est la seule oeuvre que j'ai peinte à genoux, la toile sur le sol!
Le parc national de Jasper a cent onze ans et est classé patrimoine mondial. Alison
Le parc national de Jasper a cent onze ans et est classé patrimoine mondial. Alison